Posté: 13 janvier, 2014
Il y a quelques années, une femme à l’accent étranger – une amie – a frappé à la porte de l’une de nos églises de Bogotá. Le pasteur de cette église – un ami aussi – a ouvert. La femme évangélisait le quartier et a commencé à parler à mon ami sans savoir qu’il était chrétien. Il l’a laissée parler, pensant témoigner à cette missionnaire étrangère qui avait peut-être une religion bizarre.
Ils ont parlé quelques minutes avant de découvrir leur foi commune. La surprise a été encore plus grande quand ils ont réalisé qu’ils appartenaient tous deux à la même tradition (l’anabaptisme) et qu’ils étaient membres de la même dénomination mennonite ! C’était pour elle un choc d’apprendre qu’il y a environ 12 églises anabaptistes à Bogotá. Cette femme, européenne, avait été placée dans cette ville par son église mennonite depuis plusieurs années, pour y être missionnaire, sans avoir de contact avec les mennonites colombiens.
J’aimerais écrire que l’histoire de mon ami pasteur et de sa visiteuse européenne n’est qu’un cas isolé. Mais de telles histoires se reproduisent très souvent à travers le monde là où des églises et des organisations anabaptistes travaillent sans savoir ce que les autres membres de notre communion mondiale font au même endroit. La présence anabaptiste manque de puissance et d’impact lorsque la communication ne passe pas entre ses membres et institutions à travers le monde. C’est l’une des raisons pour lesquelles la CMM a revu et modifié sa stratégie de communication. Ce numéro de Courier/Correo/Courrier décrit cette nouvelle stratégie, qui utilise les nouveaux médias et investit prudemment nos ressources là où elles sont les plus nécessaires. Nous espérons qu’il en résultera une meilleure communication entre nos membres.
Le mot ‘communication’ a la même racine que d’autres mots importants pour la mission et la vision de la CMM : la communion et la communauté. Il n’est pas possible d’avoir une réelle communion avec des personnes avec qui on ne communique pas. Il est impossible de construire une communauté mondiale si nous ne nous parlons pas régulièrement. Il n’est pas possible de se réjouir avec ceux qui se réjouissent et de pleurer avec ceux qui pleurent (Ro 12/15), si nous ne connaissons pas leurs joies et leurs souffrances.
Une bonne communication permet le partage des ressources, des expériences, des dons et des faiblesses d’une manière qui fortifie notre service et notre témoignage. Une bonne communication permet de former des réseaux de travail en équipe plus efficaces dans l’implantation d’églises, le travail pour la paix, le développement social et l’éducation. Que se passerait-il si ce travail était fait de manière multiculturelle comme l’expression de l’Église du Christ ? Que se passerait-il si nous considérions notre famille mondiale comme un corps interconnecté, plutôt qu’un réseau d’institutions ? Que se passerait-il si nous évitions la répétition du travail, tout en célébrant les différences et la diversité ?
Il y a quelques semaines je suis allé à une réunion de pasteurs mennonites à Bogotá. Mes deux amis y étaient : le pasteur et la missionnaire européenne. Ces deux responsables avaient appris à communiquer et à travailler ensemble. En conséquence, l’Église a grandi sous divers aspects. Pourrait-on imiter leur exemple ? Pouvons-nous continuer à construire notre communauté mondiale grâce à une meilleure communication ? Soyons unis, afin que le monde croie que Jésus a été envoyé par notre Père (Jn 17/21).
César García, secrétaire général, travaille au bureau central de la CMM à Bogotá (Colombie).
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