Posté: 1 septembre, 2017
Etre en service dans une partie du monde située relativement près de chez vous et où la langue majoritaire est la même que la vôtre peut sembler plutôt facile. Mais pour les participants du Young Anabaptist Mennonite Exchange Network (YAMEN) qui viennent de pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud et sont en service dans d’autres pays du même continent, les différences sont évidentes.
YAMEN est un programme commun du MCC et de la Conférence Mennonite Mondiale, une communauté spirituelle mondiale de tradition anabaptiste. Un objectif important du programme est de tisser des liens entre les églises anabaptistes de différents endroits du monde.
Le programme YAMEN s’adresse à des jeunes de tous les pays exceptés des Etats-Unis et du Canada et les envoie en service dans un pays en dehors de leur pays d’origine, des États-Unis et du Canada.
Voici le témoignage de certains de ces participants de YAMEN d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud :
Juan Torrico Soliz – Un bolivien en service au Mexique
Juan Torrico Soliz, 21, est de Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie et il est en service à Mexico entant qu’assistant d’hospitalité à Casa de los Amigos, où il réside également. Avant de se rendre au Mexique, Soliz faisait des études de tourisme et de gestion hôtelière et travaillait dans une garderie.
Un des plus grands chocs pour lui fut d’arriver dans une ville de plus de 21,2 millions d’habitants. Sa ville natale de près d’un million d’habitants semble minuscule comparée à la zone urbaine de Mexico. Ce fut aussi difficile pour lui de s’habituer à la structure de la journée.
« Le repas de midi ici (à Mexico), selon où vous travaillez, dure une heure ou deux, mais en Bolivie tout est fermé à l’heure du repas. Ici, je mange mon repas de midi entre 15h et 16h, mais chez moi, je mangeais à midi ou à midi et demi. Les horaires de la journée sont tellement différents et ce fut très difficile de s’habituer. »
Comme les autres, il eut des malentendus dans sa langue maternelle.
« Au Mexique, une paille pour boire est un popote, mais en Bolivie on dit bombilla. Au Mexique, une bombilla est une ampoule, vous pouvez vous imaginer les drôles de conversations que cela peut donner » raconte Soliz dans un éclat de rire.
Il est l’un des rares participants de YAMEN qui ne vit pas dans une famille d’accueil. Cependant, il dit que c’est important de construire des relations avec des personnes locales.
« Même si je ne vis pas avec une famille d’accueil, je crois qu’il est important de trouver un équilibre entre le soutien de personnes dans le pays d’accueil et la communication avec la famille. »
Juliana Arboleda Rivas – Une colombienne en service en Bolivie
Originaire de Quibdo, Chocó en Colombie, Juliana Arboleda Rivas est en service à Santa Cruz, en Bolivie, à Stansberry Children’s Home.
Rivas raconte que les pasteurs de sa communauté remarquèrent sa passion pour le service et l’encouragèrent à partir avec YAMEN.
« Ça a été une expérience enrichissante. Je n’ai pas les mots pour exprimer le bonheur que je ressens. Heureuse heureuse heureuse heureuse heureuse » dit-elle avec émotion.
« Je savais que ça allait être diffèrent, mais j’étais prête à tout. Je suis Juliana, la femme intrépide, prête à affronter les défis. »
Rivas raconte qu’elle a appris des leçons importantes tout au long du séjour.
« J’ai appris à travailler en équipe, ce qu’est la valeur du service ainsi que le dévouement et l’amour donné sans attendre que les choses changent. Je suis heureuse d’avoir rencontré des gens qui ont enrichit ma vie. »
Jhon Alex Martínez Lozano – Un colombien en service au Nicaragua
Jhon Alex Martínez Lozano vient de la petite ville de Basurú dans le Chocó, en Colombie où il travaillait dans une mine d’or, faisait du bénévolat avec l’église des Frères Mennonites, et étudiait le radio-journalisme. Avec YAMEN, il est assistant communautaire dans une organisation appelée Podcasts for Peace dans la capitale du Nicaragua, Managua.
Lozano craignait que son ethnicité colombienne soit un obstacle à son intégration dans la communauté.
« Avant d’arriver ici, j’avais peur du racisme, que l’on me discrimine parce que je suis colombien et parce que la Colombie a été touchée par l’addiction et le trafic de drogue. Des gens m’en ont parlé et ont essayé d’aborder le sujet plusieurs fois mais ça n’a pas été trop mal. »
Lozano a été prévenu que la zone où il allait travailler à Podcasts for Peace avait une mauvaise réputation.
« Je ne marche pas dans la rue avec la peur que l’on m’agresse ou que l’on me vole parce que je me sens comme avec ma famille ici. »
« Un jour, je me promenais avec une famille dans Acahualinca et je leur parlait de cela (la réputation du quartier), cette famille me répondit qu’elle ne permettrait pas qu’il m’arrive quoi que ce soit, et ça a aidé à ce que je me sente beaucoup plus en sécurité. »
Lozano raconte que YAMEN lui a permis d’explorer sa foi plus profondément et de différentes manières et l’a aidé dans la relation à l’autre.
« Mon séjour au Nicaragua a été un temps pour Dieu. J’ai beaucoup appris et je vais continuer d’apprendre. »
Pour en savoir plus sur YAMEN, allez sur mwc-cmm.org/fr/yamen.
Article par Rachel Bergen
Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite.
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