Posté: 18 juin, 2020
Cela ne m’arrive pas souvent, mais je peine à trouver les mots justes, alors que des villes à travers les États-Unis sont en flammes et que depuis plusieurs semaines j’assiste au sacrifice des corps noirs au nom de l’ordre et de la discipline. Je suis déchiré entre deux positions, celle d’un homme noir en colère et celle d’un responsable d’une institution majoritairement blanche dont les membres sont unis par la théologie mais aussi, pour beaucoup, par des ancêtres communs.
Les derniers noms qui m’ont déchiré le cœur sont George Floyd, Breonna Taylor et Ahmaud Arbery. J’ai été atterré de voir la vidéo d’une femme, Amy Cooper, qui alors qu’elle promenait son chien sans laisse a tenté d’utiliser la police comme une arme contre Christian Cooper (sans lien de parenté), un passant qui voulait paisiblement observer les oiseaux à Central Park, à New York. Christian Cooper, est, comme moi, un homme afro-américain. Les mots utilisés par cette femme blanche dans son appel à la police étaient de sorte à ce que tout homme noir – moi ou mon fils – puissent correspondre à la description et ainsi ils donnaient aux policiers la permission de tuer en jouissant de l’immunité qui entrave la justice.
Les systèmes de pouvoir raciaux seraient ravis que des responsables comme moi mettent de côté leur couleur de peau et leur douleur ; cependant, ces éléments façonnent mon identité.
En tant que responsable, je suis appelé à mettre de côté mes peurs et ma tristesse. Je dois lancer un appel aux membres de Mennonite Church USA. J’appelle également ma famille anabaptiste partout dans le monde à élever sa voix contre l’injustice raciale chez soi et à l’étranger.
Nous devons rejeter la culture qui diabolise la peau sombre. Nous devons rejeter la culture qui pousse certains à blanchir leur peau parce que c’est considéré plus avantageux.
Nos églises anabaptistes doivent s’élever contre l’injustice grandissante à travers la planète. Les missionnaires sont venus de l’Amérique du nord et d’Europe en enveloppant Dieu d’un manteau de blancheur. Mais, nous, les anabaptistes, devons insister sur le fait que nous avons tous étés crées à l’image de Dieu. L’Esprit nous unis tous et nous devrions nous émerveiller du pinceau de diversité avec lequel Dieu peint l’humanité.
Pour accompagner les pensées et les prières, il faut agir. Nous devons nous rassembler autour de notre identité de bâtisseurs de paix unis de par le monde. J’ai provoqué une discussion au sein de l’Église aux États-Unis en posant les questions suivantes :
- Comment allez-vous prendre part à l’œuvre de la paix de Dieu dans votre communauté ou votre pays ?
- Y-a-t-il des organisations près de chez vous qui exemplifient la paix ?
- Où avez-vous trouvé la paix de Dieu dans vos activités ?
- Quelles sont les choses que vous pouvez faire pour faciliter la construction d’une paix transformatrice ?
J’ai été contacté par de nombreuses personnes du monde entier qui me demandent comment elles peuvent aider. Défendons la justice. Ensemble, nous pouvons faire la différence. Notre pratique de la paix doit nous coûter plus, elle doit être enracinée dans un discipulat radical qui cherche à démanteler les systèmes d’oppression partout où ils se trouvent. Les troubles et la violence qui éclatent aux États-Unis en ce moment ne sont pas le fruit du hasard ; c’est ce que le système est censé produire et il nous met tous en danger.
—Communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale. Glen Guyton est le directeur exécutif de Mennonite Church USA.
Priere
Au buisson ardent, Moïse a compris que Dieu est attentif à la situation des opprimés : « J’ai vu la détresse de mon peuple… et j’ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs. Oui, je sais ce qu’il souffre. C’est pourquoi je suis descendu pour le délivrer. » (Exode 3/7-8a)
Le Dieu de l’Exode est attentif aux événements mondiaux d’aujourd’hui. En réaction à un nouvel homicide commis par la police sur un homme noir non armé aux États-Unis, des manifestations ont éclaté dans les villes nord-américaines et ailleurs dans le monde. Des pillages et des actes de vandalisme ont eu lieu. Aux États-Unis, la police a tiré des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes, même sur les journalistes qui couvraient les manifestations.
Nous déplorons le racisme systémique qui mène aux meurtres et aux indignités quotidiennes des personnes de couleur. Nous déplorons les actions violentes des manifestants et des forces de l’ordre. Nous confessons le manque d’équité et de justice qui caractérise parfois nos propres réactions. Nous reconnaissons les profondes racines intercontinentales du racisme, y compris la complicité dans la traite des esclaves.
Nous réaffirmons ce qui suit, tiré des Convictions communes de la Conférence Mennonite Mondiale : « Nous sommes une communauté mondiale de foi et de vie : nous dépassons les frontières de nationalité, de race, de classe, de sexe et de langue… L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, en aimant nos ennemis [et] en recherchant la justice... »—Conviction commune 7, 5
Dieu créateur, touche notre coeur et notre monde troublé pour apporter la repentance et des relations justes !
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