Posté: 26 mai, 2023
Près d’une fois par semaine, un visiteur se présente au bureau de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM) à Kitchener (Ontario, Canada), avec des cadeaux. Les cadeaux de Tim Sauer, le « pâtissier », se composent de fraises, de raisins, de rhubarbe, de pommes, de cerises aigres – et de chèques.
« Je n’aurais jamais pu être prédicateur ; je n’ai pas une belle voix de chorale ; [faire des tartes] me permet de manifester mon amour pour les autres », explique Tim Sauer.
Il a commencé à faire des tartes pour ses parents. Après leur mort, il a continué à faire des tartes pour remercier ses collègues bénévoles du magasin d’occasion du Comité Central Mennonite à Waterloo. Très vite, sa liste des organismes et des personnes s’est allongée.
Retraité après une carrière de bibliothécaire, Tim Sauer s’efforce de préparer en moyenne une tarte tous les deux jours. Souvent, il dépasse largement ce chiffre, avec près de 360 tartes par an.
Tim Sauer a affiné sa technique : trois tartes à la fois, enfournées en une heure environ.
« Je suis exceptionnellement pointilleux sur les garnitures », dit-il, ce qui est à la fois sa plus grande joie et son plus grand défi. Situé à proximité de la région fruitière du Niagara, il utilise toujours des fruits (ou de la citrouille), généralement frais et de saison. Dans un marché fruitier local, il trouve des offres pour des fruits en vrac qui doivent être utilisés immédiatement.
C’est la distribution qui lui prend le plus de temps. Les livraisons au 50 Kent (où se trouvent les bureaux de la CMM) sont pratiques car il trouve plusieurs agences mennonites sous un même toit.
Mais ses dons ne se limitent pas à la tarte. Tim Sauer réduit ses activités bénévoles en raison de son état de santé, mais son carnet de chèques continue de travailler.
« Je suis né dans une famille où l’éthique du travail était très forte. J’ai eu accès à une excellente éducation. D’autres personnes, dans des endroits différents et avec des parents différents, auraient pu réussir tout aussi bien, mais elles ne sont pas nées dans un endroit où elles pouvaient s’établir », explique-t-il. « Ils ont tout autant le droit que moi à une belle vie ».
« J’ai agonisé pendant des années... Je n’arrivais jamais à me sentir à l’aise avec ce que je donnais. Finalement, j’ai décidé que 50 % suffiraient. Je peux dépenser le reste comme je l’entends », explique-t-il.
Tim Sauer répartit ses dons : la moitié va à des organisations canadiennes, l’autre moitié à des organisations étrangères, comme un hôpital en Tanzanie, des frais de scolarité pour des femmes en Ouganda et la CMM.
Grâce à ses dons, non seulement il paie peu d’impôts sur le revenu, mais il bénéficie d’une remise importante. Et le chéquier ressort !
« Il y a tellement d’opportunités. Cela me fait plaisir de donner de l’argent ».
Parfois, ses livraisons se limitent à un chèque et à des excuses : « Je suis désolé, il n’y a pas de tarte aujourd’hui ».
Tim Sauer savoure la reconnaissance qu’il reçoit lorsqu’il livre une tarte.
L’une de ses livraisons les plus mémorables a été celle d’une tarte préparée à partir de rares physalis (cerises de terre) de la région à un couple de pasteurs à la retraite. Ils ont été enthousiasmés par les saveurs qu’ils n’avaient pas mangées depuis une dizaine d’années. En l’espace de quelques mois, tous deux sont décédés après une vie de ministère et de service. Tim Sauer était reconnaissant de leur avoir offert ce doux souvenir dans leurs derniers jours.
Tim Sauer prouve que toute compétence peut être utilisée pour glorifier Dieu.
« Nous devons trouver des jeunes qui ont des dons et les encourager à les développer », déclare-t-il.
« J’ai de la chance. Combien de personnes peuvent faire un chèque de 5 000 dollars ? Combien de personnes peuvent donner 40 000 dollars par an ? » déclare Tim Sauer. « Lorsque je fais un chèque, je suis sur un petit nuage. Je suis béni ! »
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